En cette quatrième et dernière semaine de mai 2017, l’Ouganda vient de voir le cap du million de réfugiés sud-soudanais traverser sa frontière. Ce pays hôte, qui en est à sa quatrième crise migratoire majeure suite aux événements au Congo, Sud Soudan et Rwanda ces dernières années, offre aux réfugiés victimes de conflits une carte d’identité, un lopin de terre de 900 m² et le droit de commercer sur son territoire. Cependant face à l’afflux d’environ un millier de personnes par jour, à la sécheresse des derniers mois et au manque de financement, l’Ouganda n’arrive plus à faire face. Un être humain a besoin au minimum de 2100 calories par jour pour survivre, soit 12 kg de nourriture par mois, or les ONG ont été obligées de diviser les rations par 2 et peinent à donner 6 kg de nourriture par personne. De ce fait s’installe un début de malnutrition, voire de famine. Les tensions et heurts se multiplient dans le camp de Bidi Bidi. Les 2 tribus principales, les Nuers et les Dinkas, ont été séparées d’une cinquantaine de kilomètres parce qu’elles reproduisent le conflit ethnique de leur pays. Suite aux pénuries, les phénomènes de vols deviennent récurrents, et on observe même un début de prostitution Le camp d’IMVEPI gère 10000 personnes par jour. Un réfugié y reste en moyenne une quinzaine de jours, le temps de réunir les enfants aux familles dont ils avaient été séparés, d’obtenir une carte d’identité de réfugiés, de se faire soigner de manière approfondie et de se voir affecter un morceau de terrain dans un des camps ougandais. Afin de nourrir les seules personnes d’Imvepi, les organisations humanitaires préparent chaque jour 1650 kg de nourriture par repas, des rations essentiellement composées de semoule enrichie en vitamines.