La ville de Jharia vit sur un brasier depuis un siècle
Près de 700 000 personnes vivent au-dessus des feux souterrains des gisements miniers de Jharia. Dans cette ville de la province de Jhakhhand, le gouvernement indien attise littéralement le feu sur la ville depuis bientôt plus d’un siècle.
La fumée émanant d’une canalisation sur la route principale de Jharia, ne laisse aucun doute quant à l’étendue et à la propagation des feux souterrains. Quelques années auparavant, les feux ont gagné la gare de Jharia qui a dû être fermée depuis.
« La compagnie minière BCCL laisse délibérément les feux se propager au-delà de l’exploitation dans le but d’étendre les zones exploitables par la compagnie, déclarées de fait comme dangereuses pour la population locale, poussée au départ », affirme Ashok Agarwal, activiste au comité Bachao du bassin houiller de Jharia, une organisation fondée par les locaux pour lutter contre les politiques répressives du gouvernement.
La région est riche en charbon mais pour réduire les coûts, l’exploitation minière se fait en majeure partie à ciel ouvert. Cette méthode est plus rentable que l’exploitation minière en grande profondeur : le coût des excavations reste bas et la productivité significativement plus forte.
À Jharia, à 270 km de Ranchi, la capitale de la province de Jhakhhand, le charbon est exploité partout. Munis de pelles, les mineurs creusent et s’affairent dans les tunnels exigus près de la ville et des habitations, jusqu’aux routes et aux voies ferrées.
67 feux font rage
Bokalpari est l’un de ces nombreux quartiers affectés par les feux incessants à Jharia : pas moins de 67 feux font rage dans le ventre de la Terre. L’exploitation est une source de revenus et de subsistance pour les habitants. Mais avec l’avancée des machines modernes, la majorité de la main-d’œuvre est devenue superflue. Pour les villageois comme Shamim Khan, être mineur est devenu une malédiction. Shamim travaillait auparavant comme assistant conducteur, il est aujourd’hui sans travail.
« Cela fait à peu près 5 ans que je ne trouve pas de travail, confie-t-il. Mes aïeux sont venus ici il y a des décennies dans l’espoir de gagner leur vie. Ils ont tout quitté et laissé derrière eux leurs terres et leurs propriétés à Bihar. Nous ne pouvons même pas y retourner et réclamer nos terres aujourd’hui. »
Les feux dans les gisements de charbon crachent environ 1,4 milliard de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, faisant de l’Inde le quatrième plus gros producteur d’émission de gaz à effet de serre au monde. À Jharia, l’exploitation a débuté en 1896. Après la nationalisation des bassins houillers en 1971, un grand nombre d’entre eux a été transmis à la compagnie publique Bharat Coking Coal Limited (BCCL).
« Cela fait à peu près 5 ans que je ne trouve pas de travail, confie-t-il. Mes aïeux sont venus ici il y a des décennies dans l’espoir de gagner leur vie. Ils ont tout quitté et laissé derrière eux leurs terres et leurs propriétés à Bihar. Nous ne pouvons même pas y retourner et réclamer nos terres aujourd’hui. »
Les feux dans les gisements de charbon crachent environ 1,4 milliard de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, faisant de l’Inde le quatrième plus gros producteur d’émission de gaz à effet de serre au monde. À Jharia, l’exploitation a débuté en 1896. Après la nationalisation des bassins houillers en 1971, un grand nombre d’entre eux a été transmis à la compagnie publique Bharat Coking Coal Limited (BCCL).