La mission de sauvetage s’est achevée au fond de la mine de Soma, en Turquie, où les corps des deux derniers mineurs encore bloqués ont été récupérés. Le ministre turc de l’Energie, Taner Yildiz, a annoncé que le bilan définitif de la catastrophe s’élevait à 301 morts. « Il n’y a désormais plus aucun mineur au fond de la mine » a-t-il assuré. Les sauveteurs ont fait savoir que le décompte qu’ils ont établi était conforme aux informations fournies par les parents et les proches des mineurs. Un nouvel incendie survenu quatre jours après l’incendie initial avait retardé la fin des opérations de secours. Au-delà du drame humain, la catastrophe de Soma a provoqué un mouvement de colère contre la compagnie minière et contre le gouvernement, accusé d’avoir négligé la sécurité des mineurs. La police turque a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser 10.000 personnes qui manifestaient à Soma contre les conditions de travail dans la mine. Les dirigeants de la mine dévastée ont été contraints de concéder qu’elle ne disposait d’aucune chambre de sécurité susceptible de protéger les mineurs des émanations de monoxyde de carbone à l’origine de la mort de la plupart des victimes. Un rapport préliminaire sur les causes de la catastrophe dénonce de nombreux manquements aux mesures de sécurité dans le puits accidenté. Un tribunal turc a condamné mercredi 11 juillet 2018 à quinze ans de prison l’ex-PDG de la mine de Soma, où 301 personnes ont péri en mai 2014 dans la plus grave catastrophe minière de Turquie, a annoncé l’agence de presse publique Anatolie.
Le verdict du tribunal d’Akhisar (ouest de la Turquie) contre l’ancien PDG, Can Gurkan, est rendu à l’issue d’un procès qui a duré trois ans et où 37 personnes étaient jugées pour avoir délibérément négligé la sécurité des mineurs au nom de la rentabilité.
Le directeur général de la mine, Ramazan Dogru, et le directeur technique, Ismail Adali, ont pour leur part été condamnés à des peines de vingt-deux ans et six mois. Le directeur des opérations, Akin Celik, et le responsable technique, Ertan Ersoy, ont été condamnés à des peines de dix-huit ans et neuf mois de prison.
Ces peines sont en bien en deçà de celles réclamées à l’ouverture du procès par les procureurs, qui avaient demandé vingt-cinq ans de réclusion multipliés par le nombre des victimes pour chaque responsable jugé